Plus fort que les lunettes d’agent secret à rétroviseurs intégrés, des chercheurs français ont conçu le premier casque qui permet à son porteur de voir à 360 degrés en temps réel.

Ce prototype, baptisé “FlyViz” et présenté mardi à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria, Paris), “propose pour la première fois une vision panoramique instantanée, à la fois sur les côtés et le dos, comme une mouche ou un caméléon”, résume Anatole Lécuyer, directeur du projet.

Il ne s’agit pas de “réalité virtuelle” mais bien “d’augmenter le champ de vision naturel de l’être humain à 360 degrés latéralement”, souligne M. Lécuyer.

Breveté, le système s’appuie pour l’instant sur des éléments disponibles dans le commerce: une caméra numérique classique, un ordinateur portable et un visiocasque grand public.

Fixée au sommet du casque, la caméra est braquée en l’air, vers un miroir hémisphérique qui lui permet d’acquérir des images sur 360 degrés. C’est comme filmer une “boule de Noël”, l’observateur voit tout ce qui se passe autour de lui mais l’image est déformée, explique Jérôme Ardouin, enseignant, à l’origine du prototype dans le cadre de sa thèse de doctorat.

L’image doit donc être traitée pour la rendre intelligible et utilisable. Le procédé retenu par les chercheurs est une simple projection sphérique, similaire à celle utilisée par les cartographes pour restituer à plat le globe terrestre.

La scène n’a alors plus qu’à être retransmise sur l’écran du casque: ce qui fait face à l’utilisateur figure au centre de l’écran, sa périphérie s’étalant progressivement vers la gauche et la droite.

La scène située immédiatement derrière lui est, quant à elle, projetée sur les bords externes de l’image. Le visage d’un individu se tenant dans le dos du porteur du casque est ainsi divisé en deux, moitié gauche sur le bord gauche de l’écran, moitié droite à l’extrémité droite.

Les angles morts disparaissent totalement, avec un délai de transmission de seulement 83 millisecondes, largement suffisant pour permettre à Jérôme Ardouin de franchir une porte à reculons.

Mais “l’image est assez curieuse, il y a évidemment un apprentissage nécessaire pour l’utilisateur”, précise Anatole Lécuyer, qui souhaite s’associer à des laboratoires de neurosciences et de psychologie pour tester ce système, avant de développer d’éventuelles applications.

Il pourrait certes être utile dans les domaines de la surveillance ou de la sécurité, permettant par exemple à des sauveteurs de localiser des dangers potentiels. Mais FlyViz est avant tout conçu comme un outil de recherche sur la perception humaine.

source :www.lavieeco.com

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